La prise de stéroïdes s'accompagne de nombreux effets indésirables : hypertension, atrophie testiculaire, lésions du foie... Et pour les plus gros consommateurs, d'incontrôlables accès de violence. Greg Puciato, l'espèce de tank sur pieds qui tient le micro du groupe de mathcore (la complexité du math rock + l'énergie du hardcore) The Dillinger Escape Plan depuis 2001 et que le monde entier soupçonne, malgré ses démentis, d'avoir le même pharmacien que feu Chris Benoît (immense catcheur canadien qui a étranglé sa femme et son fils avant de se pendre), est jusqu'à présent parvenu à les cantonner aux studios et aux scènes. Mais pour combien de temps encore ? Le plus longtemps possible, on l'espère.
Car le sieur Puciato, qu'on se gardera tout de même de traiter de petit slip, est dans son domaine un modèle d'intensité. Et The Dillinger Escape Plan un monstre de puissance et de virtuosité à faire passer Metallica et Converge, entre autres influences revendiquées par ce quintette du New Jersey, pour des candidats d'un tremplin Milonga. En attestent cinq albums punitifs et soudains au possible (en particulier le premier, Calculating Infinity, unanimement considéré comme un mètre-étalon des musiques extrêmes d'avant-garde), un encore plus phénoménal EP enregistré avec l'homme aux mille voix Mike Patton, une quinzaine d'années de carrière sans temps morts et bientôt un un concert au Transbordeur.
Benjamin Mialot
The Dillinger Escape Plan + Maybeshewill + Circles
Au Transbordeur, dimanche 29 septembre