Eric Desnoues, directeur artistique du Festival de musique baroque de Lyon, a l'art de dénicher la voix qui va renverser le public et le laisser dans un état d'hébétude profonde. Cette saison encore, nous en aurons pour nos émotions. Chez les baroqueux, on aime les hautes-contre plus que toute autre tessiture. Depuis le Farinelli de Gérard Corbiau et la redécouverte de ces voix d'une ambiguïté splendide, on n'a de cesse de les adorer. Il y a les pionniers qui ont marqué pour toujours l'Histoire, les Alfred Deller et Henri Ledroit, les novateurs culottés tel Klaus Nomi, qui a déconcerté la planète musicale dans son ensemble, et enfin les très actuels, médiatiques, hypnotiques et magnifiques Philippe Jaroussky et Max Emanuel Cencic.
Depuis peu se fait entendre une voix encore plus à part, plus à l'ouest, une sorte d'OVNI dont on ne sait encore quoi réellement penser. Cette voix, c'est celle de Valer Sabadus, jeune contre-ténor roumain que personne n'a vu venir et qui pourtant s'avère déjà incontournable. Sabadus a tout pour lui : une jeunesse insolente, un timbre d'une rondeur exquise, une technique sans faille.
Pour le Festival de musique baroque, il a concocté une sorte de pot pourri, suite d'airs plus ou moins célèbres de Haendel. Le jeune contre-ténor sera pour l'occasion accompagné par Il Pomo D'Oro, orchestre fondé en 2011 et dirigé par le chef Riccardo Minasi. Une belle soirée en perspective, au cours de laquelle Valer Sabadus promet de mêler haute voltige vocale et grands moments de spiritualité et de suavité entrelacées et, in fine, surprendre.
Le règne des castrats
A la chapelle de la Trinité, dans le cadre du Festival de musique baroque, jeudi 14 novembre