De et avec Didier Bourdon, Bernard Campan, Pascal Légitimus (Fr, 1h46)
«Ça va pas recommencer», maugrée Pascal Légitimus, au moment où ses demi-frangins s'apprêtent à torpiller la petite vie de gigolo servile qu'il mène auprès d'une riche rombière aux goûts à peine moins criards que ceux de Liberace. Eh si, ça recommence : dix-neuf ans après le film qui acheva de faire d'eux des piliers (de comptoir ?) du rire à la française, Les Inconnus, comme Le Splendid avant eux, cèdent à la tentation de "la suite de trop".
Et c'est comme si le temps s'était arrêté entre les deux épisodes. Campan est toujours un paumé plein de bons sentiments (stand-upper sans talent, il crèche dans un airstream), Bourdon un beauf sans ambition (maqué à une caricature de vieille fille, il prétend enseigner alors qu'il gère un sex shop en ligne), Légitimus un flambeur mythomane. Bref, trois losers désargentés et en délicatesse les uns avec les autres qu'un reliquat d'héritage va contraindre à réévaluer le sens du mot "famille". Sauf que cette fois, il s'agit d'une dette, renversement prétexte à un déroulé d'une absolue fainéantise : de l'irruption d'une fille cachée à un bad trip sous MDMA en passant par les jeux de mot corporatistes (l'avocat s'appelle Vaselin...) et les clins d'œil à «Mawie Théwèse», tout n'est que fan service et relecture symétrique et laborieusement actualisée du premier volet. Relecture qui culmine en un final "Jean-Pierre-Pernaultien" à l'image de l'ensemble : daté et grotesque.
Benjamin Mialot