De Rani Massahla (Palestine-Fr, 1h25) avec Saleh Bakri, Laure De Clermont-Tonnerre...
En Palestine et en Israël, il semble que le conflit entre les deux pays soit le seul horizon cinématographique possible. D'où une certaine lassitude face à des fictions soit trop ouvertement partisanes, soit trop œcuméniques pour être honnêtes... Girafada réussit à contourner cet écueil en visant clairement le jeune public, à travers l'histoire d'un gamin que son père, véto dans un zoo palestinien, tente de sortir de sa neurasthénie en allant récupérer une girafe de l'autre côté du mur.
Du coup, le film est plein de bons sentiments et de méchants israéliens réduits à des conventions de cartoon — ce qui ne plaira pas à tout le monde — dans une œuvre qui ne s'embarrasse pas de nuances sur la question. Rani Massahla possède un talent qui fait aussi la différence : il sait raconter son histoire sans temps morts, avec clarté et précision, à défaut de la transcender par une mise en scène plutôt passe-partout. Cette grande qualité narrative rend recommandable la vision d'un film assez inoffensif, mais pas déplaisant.
Christophe Chabert