De Tomm Moore (Irl-Dan-Belg-Fr, 1h33) animation
Située sur une île sauvage irlandaise, l'action du Chant de la mer fait la part belle aux légendes et au folklore celtiques, tout en racontant l'histoire simple d'un père endeuillé par la disparition de sa femme, resté seul dans son phare avec ses deux enfants. Ben, l'aîné, est têtu et aventureux ; Maïna, la plus jeune, est mutique. Leur grand-mère décide de les emmener vivre en ville, mais cet arrachement va surtout révéler les pouvoirs de Maïna et l'existence d'êtres magiques victimes d'un mauvais sort.
La beauté de ce film d'animation, juste minorée par quelques longueurs scénaristiques, tient à sa capacité à recourber le fantastique et le conte sur la réalité, l'un venant éclairer et résoudre l'autre. Ici, l'univers magique est tout entier contenu dans les figures du récit, le caractère des personnages et leurs drames. Presque psychanalytique, ce mouvement n'est pas sans rappeler la manière dont Del Toro utilise le merveilleux dans ses œuvres. Comme s'il intégrait cette circularité des choses à son dessin, Tomm Moore élabore un graphisme qui préfère l'arrondi à l'anguleux, la spirale à la ligne, les vagues à l'horizon. Joli tour de force pour un joli film de noël.
Christophe Chabert