Que reste-t-il de cette ville est-allemande qui un beau jour de septembre 1989 a commencé à manifester contre le mur ? Leipzig s'est en effet organisée avant Berlin, sa population se réunissant tous les lundis devant l'église Saint-Nicolas au son de ce qui allait devenir la revendication suprême de la fin de la guerre froide : «Wir sind das Volk» («Nous sommes le peuple»). Elle est aujourd'hui ce qui s'approche le plus de ce que furent ces années 90 de liberté retrouvée.
Pas encore refaite et en voie accélérée de gentrification, à la différence de sa grande sœur, Leipzig porte les stigmates de l'ère soviétique comme le montre l'exposition Heldenstadt? présentée au Goethe Institut.
En quelques images, la ville et ses fantômes réapparaissent, notamment sur cette photo de Rebecca Wilton d'une piscine vide et désaffectée. Elle dit à elle seule ce qu'était le système d'entraînement sportif de pointe de la RDA, lequel, associé à des pratiques de dopage étatisées, aura rapporté moult médailles et honneurs.
Plus loin, c'est par exemple un cliché d'une Wohnmaschine, une unité d'habitation à la sauce Le Corbusier, dans le quartier de Grünau, qui apparaît en déclin. Ainsi va cette ville avec ses traces d'hier et son énergie créative sans égale. Pour le vérifier, il n'y a plus qu'à y aller (ou y retourner).
Leipzig, ville de héros ?
Jusqu'au 25 mai au Goethe Institut
Nadja Pobel