Après la Seconde Guerre mondiale, aux côtés de ses comparses de la nouvelle École de Paris (Jean Le Moal, Jean Bazaine...), Alfred Manessier (1911-1993) connut un succès important. Succès qui incita les plus grandes institutions muséales françaises à acquérir ses œuvres : le Centre Georges Pompidou et beaucoup d'autres musées français, dont celui des Beaux-arts de Lyon (deux grandes toiles sont actuellement présentées dans les salles du XXe siècle)...
D'abord marqué par l'œuvre de Rembrandt, l'artiste se convertit quasi simultanément à l'abstraction et au catholicisme après avoir découvert la beauté des chants grégoriens dans un monastère. Il tente alors de dépoussiérer l'art sacré et de le relier aux révolutions picturales du XXe siècle. Ses toiles s'inspirent successivement du cubisme, du surréalisme, de l'abstraction lyrique ou expressionniste...
Le Musée de Fourvière, dans un accrochage un peu approximatif, présente une quinzaine de toiles représentatives de son parcours. Mais le cœur de l'exposition est constitué par la présentation de deux séries de très belles lithographies sur le thème de Pâques, réalisées à presque trente ans d'intervalle : la première datant de 1949 et proche des motifs rythmiques de Paul Klee, la seconde datant de 1978 aux élans plus tourmentés et expressionnistes. Une Pâques de la résurrection qui convient aujourd'hui très bien à un artiste qui était un peu tombé dans l'oubli.
Jean-Emmanuel Denave
Alfred Manessier
Au Musée d'Art Religieux de Fourvière jusqu'au mardi 16 juin