Contrairement à la croyance populaire, les conférences de rédaction ne débutent pas par une discussion à bâtons rompus sur l'actualité du jour, mais par un dénigrement cathartique du travail des confrères, consubstantiellement coupables de pêcher par manque d'intégrité et de perfectionnisme. Coupables, dans le jargon parfois inapproprié qui est le nôtre, d'œuvrer à la production de fanzines plutôt que de journaux.
Comme si la micro-édition ne pouvait qu'être le brouillon d'un bigger plan plus "professionnel". Comme si elle n'était pas, justement, une expression des seules valeurs refuges dignes de ce nom (le désintéressement, le non-conformisme, l'entraide....), ainsi que le rappelle depuis la mi-juillet Expédition, festival faisant la part belle aux publications (graphiques, littéraires, critiques...) qui laissent des traces d'encre sur les phalangettes, musiques bizarres enregistrées sur des supports obsolescents et autres jeux vidéo codés à la hussarde.
Il le fera une dernière fois les 12 et 13 septembre au Marché Gare, le temps d'un dancing foncièrement débrouillard et amical. Au programme : une librairie éphémère, des expos, des performances, des concerts au casque et une after disco-bruitiste avec l'ubiquitaire Commando Koko.