D'Éric Besnard (Fr, 1h40) avec Virginie Efira, Benjamin Lavernhe, Lucie Fagedet...
Les êtres innocents, purs, vierges de toute mauvaise pensée, ont toujours eu la cote au cinéma : tels les enfants, les animaux et les "esprits simples" — en général, des personnages présentant des troubles psychiques ou mentaux, souvent réduits à des prestations schématiques voire caricaturales, dans des films les idéalisant au point de les déréaliser. Même s'il y a des exceptions comme Bienvenue, Mr Chance (1980) de Hal Ashby.
Ici, Éric Besnard raconte la "belle histoire" en pays drômois d'une propriété familiale en danger sauvée par Pierre, atteint du syndrome d'Asperger. Une entreprise pataude et naïve, exploitant bien mal l'idée de la synesthésie, où la relation à la nature — le lien quasi-organique, même — se trouve réduite à un chromo haché et surligné de musique.
On est très loin du lyrisme mystique de Terrence Malick, et même à bonne distance de Rain Man (1989) — qui demeure encore la moins pire évocation d'Asperger identifiée par le grand public. Avec ses fades merveilles, Éric Besnard a bugné.