Daniele Ghisi, le joueur de Pong

Daniele Ghisi, le joueur de Pong

La Biennale au programme concocté par Damien Pousset débute cette semaine et dure jusqu'au 27 mars. Zoom sur l'une des belles surprises de cette édition : le compositeur Daniele Ghisi.

Le jeune compositeur et mathématicien italien Daniele Ghisi a écrit Any Road pour cette Biennale. Une oeuvre inspirée pour orchestre, électronique et vidéo. Le principe ? Le Pong. L'un des premiers jeux vidéo, le plus simple peut-être, le plus fascinant certainement.

Le compositeur raconte : « De l'extérieur, Any Road peut paraître drôle mais j'ai écrit une pièce presque sérieuse. Un haut-parleur à droite, un haut-parleur à gauche, qui correspondent aux deux joueurs sur le Pong. La base du jeu, c'est la rythmique qui existe entre droite et gauche, toute la pièce est construite sur cette idée. L'orchestre se pose physiquement au milieu et métaphoriquement, il représente tout ce qui interagit avec les sons venants des haut-parleurs. C'est une ligne de commentaires très présents qui parfois prend toute la place, parfois se retire. »

et Pong !

Pour Daniele Ghisi, le jeu vidéo est un art qui n'est pas encore tout à fait exploré. Le compositeur pense « qu'il existe vraiment des chef-d'œuvres qui ont compris depuis longtemps l'interaction entre vidéo, son et narration. » À l'origine, pour Any Road, Ghisi voulait commander un jeu vidéo qui devait se superposer rythmiquement à la musique.

La plupart du temps, un jeu vidéo préexiste et la musique se cale dessus : « Lorsque je compose pour la vidéo, mon travail arrive en dernier, pour Any Road c'est l'inverse, le vidéaste Boris Labbé amplifie l'univers que j'ai cherché à créer. » Une partition multiformes construite comme un voyage initiatique, déroutant et drôle. Comme un chemin de traverse indispensable et rafraîchissant... Et ping, divertissons-nous. PC

Any Road
À l'Auditorium les 4 et 5 mars 2016

À la Biennale

Barré : Le compositeur et plasticien japonais Ryoji Ikeda propose une expérience sensorielle unique : Test pattern, installation fascinante, en forme de codes barres projetés en lumière et en sons, des data traduits en musique et en beauté. Au musée des Confluences du 2 au 27 mars

Familial : Music for 18 musicians de Steve Reich, concert chorégraphié, imaginé par Sylvain Groud. Une belle expérience de transe collective. À l'Auditorium le 5 mars à 14h

Contrepoint : Au beau milieu de cette programmation à l'allure frénétique, No Time in Eternity, conçu par l'Ensemble Céladon. Entre musique élisabéthaine et composition de Michael Nyman, un monde s'ouvre. Au musée des Confluences le 17 mars à 20h30

Van der Aa : De son Livre de sable à son Concerto pour violon en passant par Spaces of Blank, ses univers insaisissables sont à vivre de manière organique. Van der Aa écrit pour toutes nos cellules, il faut aller tout voir, tout entendre avec une absolue nécessité. Divers lieux du 2 au 27 mars.

Rire : Battle de smartphones (dimanche 6 mars à l'Auditorium), massages sonores dans une piscine à balles (samedi 5 et dimanche 6 mars à l'Auditorium) et autres incongruités heureuses : c'est le programme Happy Days.

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