Nous marchons dessus sans la prendre en compte. Sous la première couche de notre terre, celle des pots de fleur nous dit-on, se cache un véritable matériau de construction que cette exposition (coréalisée avec la Cité des sciences et un laboratoire de l'ÉNS d'architecture de Grenoble) s'attache à disséquer.
Si l'entrée en matière se fait par l'aspect artistique (des traces de terre séchée, devenues tableaux) via le beau travail de Daniel Duchert et une mosaïque de différentes couleurs de terre, c'est d'aspects plus prosaïques dont il est question ensuite afin de révéler comment avec un agglomérat de grain, d'eau et d'air, il est possible de bâtir des maisons en pisé, adobe, bauge et torchis, de la ferme de la Forêt à Courtes (dans l'Ain) aux maisons togolaises et indiennes représentées par de magnifiques maquettes.
Passée cette phase de contemplation, il s'agit surtout d'expérimenter cette matière à travers des installations ludiques, didactiques et interactives pour montrer qu'un sac de terre n'est jamais plein, que l'eau permettant aux grains de se tenir entre eux peut aussi réduire à néant une édification, dès lors que le sol est trop secoué.
Idéale pour construire, la terre permet aussi logiquement de colmater. La meilleure démonstration passe par le smecta, ce médicament argileux qui, grâce aux charges électriques qu'il contient, absorbe les impuretés et les bactéries du corp humain. La terre est un bien vaste territoire ! NP
Ma terre première
Au Musée des Confluences jusqu'au 17 juillet