En parallèle de l'exposition du Musée des Beaux-Arts, la galerie Descours présente un accrochage, « de Giordano à Molinier », consacré lui-aussi à l'autoportrait. On y découvre beaucoup d'artistes lyonnais du 18e et du 19e siècles et nombre d'œuvres intéressantes datant d'une période plus récente. Une petite gravure d'Egon Schiele, un dessin rapidement exécuté de James Ensor, une encre de Jean Cocteau, une esquisse de Pierre Tal Coat, une composition surréaliste de Pierre de Maria, une photographie provocatrice de Pierre Molinier...
Emilie Charmy (1878-1974) étale ses charmes dans un grand nu de 1947 et expérimente le flou et l'amalgame de matières picturales dans deux autres autoportraits. Dans un amusant et très ironique Hommage à Freud, Michel Journiac (1935-1995) s'est grimé en son père et en sa mère aux côtés de leurs propres portraits. L'artiste qui en 1969 avait fait du boudin avec son propre sang a souvent utilisé son corps comme matériau de création, afin de le désaliéner de ses représentations sociales et de ses identités imposées. Ici, l'identification aux parents au sens freudien du terme est à la fois décrite et décriée dans un grand éclat de rire.
Le moi en face
À la galerie Michel Descours jusqu'au 25 juin