de Leena Yadav (Ind, 1h45) avec Tannishtha Chatterjee, Radhika Apte, Surveen Chawla...
Lorsqu'un film issu d'un pays non-occidental prend fait et cause pour les femmes victimes du patriarcat, de mariages forcés ou de violences ordinaires, le premier mouvement du spectateur acquis à la parité consiste à applaudir. Certaines de ces réalisations sont en effet tournées clandestinement, en dépit de la censure (en Iran notamment), travaillent à briser des tabous en étant projetées sur leur territoire — voir l'exemple de Mustang. D'autres, en revanche, semblent ne s'adresser qu'à l'exportation, en véhiculant des messages politiquement fédérateurs pour le public des festival internationaux.
C'était le cas de La Source des femmes (2011) de Radu Mihaileanu, faux film du Sud montré à Cannes mais jamais sorti au Maghreb ; il en va de même avec ce “conte” chamarré présenté à Toronto et Stockholm, encore inédit sur le sol indien, pourtant terre de cinéma. Gommant le plus possible les particularismes locaux (tels les pittoresques intermèdes chantés du cinéma masala) La Saison des femmes adopte un langage universel — une sorte de “globish”— pour témoigner d'une triste réalité. Certes, ce n'est pas à la quantité de folklore que l'on mesure l'authenticité d'un engagement. Mais on ne fait pas non plus progresser ses idées en tournant le dos à ceux que l'on désire convaincre.