Walk the Walk #3 / Troisième épisode : cette fois-ci, c'est l'une des figures du film Rockers, le rare Kiddus I, qui se frotte en studio avec le Stéphanois Brain Damage. Deux époques, mais un même lieu : Harry J.
Kiddus I, c'est une apparition dans le mythique film Rockers : est-ce là que tu l'as découvert la première fois ? Que représente pour toi ce chanteur ?
Martin Nathan : Je n'ai pas la prétention de dire que je suis un spécialiste du reggae ni de tout ce qui concerne la Jamaïque de manière générale. Lorsque Sam Clayton Jr m'a évoqué la possibilité de travailler avec Kiddus, je lui ai immédiatement avoué ne pas le connaître. Je n'avais en fait pas associé son nom à son inégalable apparition dans Rockers, l'un des moments forts de ce film, qui m'avait pourtant marqué. Ironie de l'histoire, cette scène mythique fût également tournée au studio Harry J...
Que représente pour toi ce chanteur ?
Il est pour moi une belle représentation de ce qu'a pu être l'exploitation de bon nombre d'artistes de cette époque-là par certains producteurs. Kiddus I, c'est une voix, un personnage, un charisme, et enfin... une carrière gâchée. Si son apparition dans Rockers a soudainement propulsé sa notoriété à l'international, son parcours reste un ensemble de projets avortés, de bandes master égarées ou de productions confidentielles. De son aveu, il n'a pas touché un kopeck des producteurs du film, comme de bien entendu.
Tu vas prochainement jouer au festival 6ème Continent : comment as-tu transposé live l'expérience de ce disque ?
Je suis en effet en train de défendre depuis quelques mois ce disque sur scène. Fidèle à mon habitude depuis plus de 17 ans déjà, je me permet d'y livrer une version survitaminée des morceaux présents sur chacun des albums que j'ai produit. Seul, mais néanmoins secondé par mon équipe (son, lumière, vidéo et régie), je m'efforce de soigner la mise en scène, la qualité sonore, et le côté vivant de chacune des prestations. C'est un vrai live, basé sur l'énergie, la spontanéité, les accidents et les moments de grâce, laissant une part belle à de grandes plages d'improvisation dans le travail de mix. Les versions diffèrent donc, d'un soir à l'autre, l'idée étant de retrouver, avec les machines qui m'entourent, le ressenti d'un instrumentiste "traditionnel"...
Les autres épisodes
Walk the Walk #1 : Horace Andy
Walk the Walk #2 : Ras Michael