Post Rock / Grâce à un line-up complètement inédit dans lequel une clarinette remplace la guitare, Bärlin voyage aux frontières du rock. Le résultat ? La bande originale d'un conte de Perrault adapté au cinéma par Tim Burton.
Du ghost rock. Voilà comment Clément, Laurent et Simon, les trois membres de Bärlin, définissent leur musique. Une écoute seulement suffit à leur donner raison. Cette musique n'est pas de notre époque, elle vient de l'au-delà, probablement jouée par quelques squelettes coincés dans un cabaret ou dans un train fantôme des années 1930.
Une impression largement renforcée par la formation pour le moins surprenante de Bärlin : un batteur, un bassiste et... un clarinettiste ! Un groupe de rock sans guitare, mais pas sans idées. Bärlin représente à merveille cette nouvelle scène française audacieuse et novatrice qui entend bien sortir des sentiers battus par leurs aïeux.
Avec Emerald Sky, dernière galette des trois lillois, le rock n'en est plus vraiment. Il se teinte tour à tour de jazz — quoi d'étonnant venant d'un trio ? — de cold wave et de folk. Le tout résonne, glauque, inquiétant, montant d'une ruelle sombre où la lumière d'un lampadaire vacille avant de s'éteindre complètement. La voix de Clément Barbier, tantôt basse comme celle de Nick Cave, tantôt haute et grinçante comme la porte d'un manoir abandonné, finit de nous transporter dans cet univers terriblement effrayant.
Arrive alors cette clarinette inattendue qui donne à l'ensemble de la musique de Bärlin des airs de bande originale d'un film de Tim Burton. On pourrait même s'imaginer dans un cimetière de la Nouvelle-Orléans, entouré d'un trio de morts-vivants musiciens en costumes trois pièces balançant le peu de blues qui leur colle aux os.
À travers sa musique, Bärlin nous livre des contes à la Charles Perrault, où le merveilleux se mêle à la réalité pour mieux nous aspirer. On y parle d'un marin, d'un géant, de la vie dans une auberge, bref, d'un monde où tout coexiste. À la croisée des genres et à l'aube d'un jour nouveau pour la scène française, Bärlin peut avancer sereinement dans cet univers musical qu'il a construit. À retrouver dans toutes les bonnes maison hantées, de Lyon à Bärlin.
Bärlin + Immobile/Debout
Au Kraspek Myzik le vendredi 14 octobre