Bande Dessinée / Décembre est un mois faste pour Les Rues de Lyon : le magazine de bande dessinée compte en effet (presque) deux parutions et il propose en sus un élégant coffret récapitulatif de l'année...
Tout d'abord, rétablissons une vérité : on a un peu triché en prétendant que les numéros 23 et 24 des Rues de Lyon avaient été publiés quasi-conjointement. Le premier d'entre eux, consacré à l'histoire du 8 décembre (tendrement écrit par Virginie Ollagnier et illustré par Rebecca Morse) était disponible contre 3€ chez les kiosquiers et libraires le 29 novembre ; quant au second, centré sur la percutante marionnette de Laurent Mourguet, l'emblématique Guignol, ses deux auteures Anjale et Léah Touitou l'ont fait paraître le 12 décembre. Un raccourci temporel véniel, dont la troupe derrière cette revue mensuelle de douze pages ne prendra pas ombrage. Car à son lancement en juin 2015, L'Épicerie Séquentielle — la très dynamique association de scénaristes et d'illustrateurs lyonnais qui en est à l'origine — a carrément publié les six premiers numéros d'un coup, histoire de constituer en fin d'année une série complète de 12 numéros, joliment réunis dans un coffret-cadeau à 40€.
Combos de Rues
L'élégante initiative de Noël a été reconduite en 2016 ; elle permet d'arpenter une année de Rues de Lyon, c'est-à-dire de feuilleter douze approches singulières de la ville, par le prisme de l'histoire ou du reportage dessiné. Les anecdotes s'y découvrent par le petit bout de la lorgnette comme à travers l'observatoire astronomique de Saint-Genis-Laval (en compagnie d'Emy pour le n°19) ; le passé souterrain s'y révèle, à l'instar de l'épopée discrète du métro lyonnais (racontée par la paire Berquin-Gregdizer dans le n°20).
Si les esprits vétilleux ne manquent pas de relever ici un demi-anachronisme, là une coquille, au moins doivent-ils convenir de l'excellente qualité globale de cette revue indépendante qui, à l'aube de sa troisième année d'existence, revendique 55 000 exemplaires vendus (la majorité des bénéfices allant aux auteurs) et plus de 600 abonnés. Ce très beau succès fait des émules : du côté des Hauts-de-France, une revue picarde sur le même modèle est en train de naître. Son nom : Pierre, Papier, Chicon.