de Mamane (Fr, 1h40) avec Antoine Gouy, Michel Gohou, Digbeu Cravate...
Après le méphitique À bras ouverts, censé rire de l'hypocrisie des intellos bobos (en perpétuant les pires clichés sur les Roms), voici une poussive satire de la Françafrique et des républiques bananières ; à l'inconvenant succède donc le convenu. Dans Bienvenue au Gondwana, l'humoriste Mamane donne un visage au pays chimérique gouverné par la prévarication qu'il a imaginé. Et y propulse des “observateurs internationaux” pour surveiller l'improbable scrutin auquel se présente le président-fondateur, un despote invisible.
Sans doute Mamane n'a-t-il pas su trancher entre franche farce (sur le modèle du Crocodile du Botswanga) et la charge subtile (façon Rabbi Jacob) ; voilà pourquoi son film dégage ce sentiment d'incomplétude, et paraît timoré lorsqu'il s'agit d'aligner un peu de discours. La comédie française populaire contemporaine devrait revoir ses prétentions politico-sociales : elle n'est pas à la hauteur. À moins qu'elle n'ait pas d'auteur pour cela en ce moment.