Restaurants / La Martinière s'impose comme un quartier de choix pour faire bonne chère. Alors que l'on attend l'ouverture prochaine de la Halle, tout juste rénovée, la toute proche rue Hippolyte Flandrin a vu éclore, depuis la rentrée, de nouvelles adresses.
La ruelle était déjà bien connue des amateurs de cocktail, de fromage et de cuisine branchée. Sur le même trottoir, on y trouve alignés : La Bijouterie, servant la bouffe mode d'Arnaud Laverdin, à sa gauche les délicats frometons du B.O.F. de la Martinière, voisinant L'Antiquaire, fameux repère mixologique. Que demander de plus ? Une boulangerie ? Le pain au levain d'Antoinette vient de prendre position en face.
À ses côtés, c'est Hector qui régale depuis le mois de septembre : un restaurant dit de "partage". On y trouve en cuisine, alternativement, Laura Zani et Phanara Sok. L'une est diplômée d'école de commerce, le second fut ingénieur, les deux se sont convertis à la cuisine, qu'ils apprirent d'abord au Greta avant de faire leurs armes culinaires à Paris (les Climats, le R Café). Au déjeuner, ils proposent dans ce resto de poche, décoré dans l'air du temps par Clémence Boyer (papier-peint géométrique, enseigne en néon, comptoir en mosaïque), une formule qui change toutes les semaines.
Lors de notre venue, elle s'ouvrait par un tout doux velouté de potimarron rôti, garni de chorizo. On enchaînait avec un suprême de poulet cuit très (trop) tendrement à basse température, accompagnées de nouilles de sarrasin roulées dans le jus de volaille, et de feuilles de chou de Chine sautées. Enfin un dessert simple et réussi : une compotée de pomme, servie froide, sucrée au miel, rendue adorable par une quenelle de ricotta montée (19€). Le soir, on pioche à la carte de jolies assiettes (céramique La Redoute) à partager (ou pas) : houmous ; gravlax de saumon, granny et menthe ; tentacule de poulpe rôtie, patate siphonnée ; œuf parfait poireau et noisette... À accompagner, par exemple, d'une bouteille de Pic Saint-Loup bio du Mas Foulaquier (31€).
On n'en a pas fini avec la rue Flandrin, puisqu'au numéro 22, c'est une pizzeria qui vient de s'installer. À la barre de cet Harvest, point de Napolitains mais la famille Rozand, qui tint un camping en Ardèche, avant que le paternel ne passe par l'Institut Paul Bocuse. Avec ses deux fils, on le retrouve dans la cuisine de l'ex-Anthocyane, rénové et éclairci (briques apparentes, mobilier en chêne clair, banquette à coussins). Où il confectionne des pizze qu'on pourrait qualifier de régionales. La carte affiche fièrement la liste de ses fournisseurs, travaillant pour la plupart en bio et majoritairement dans le coin : légumes et fromages de chèvre des monts du lyonnais, chocolat et olives drômoises, glaces ardéchoises, viande d'Éric Rantet, huiles du beaujolais, etc.
La pâte est faite, non avec une farine ultra-raffinée supplémentée en gluten, mais à partir d'une T65 fournie par le Moulin Marion. Après pétrissage, elle fermente 48 heures minimum, grâce à un levain de graines toastées. Le résultat est plus rustique et plus nourrissant que les galettes évanescentes qui servent trop souvent de support au coulis de tomate indus'. Elle est ici garnie de légumes de saison (en ce moment, des lamelles de carottes et de poireaux) et pour la Harvest, d'une fior di latte des Pouilles (seul produit exotique) et de chèvre frais.
La bonne affaire se situe du côté de la formule à 19€ (même le week-end, même le soir) : avec la pizza, on profite aussi d'une buratta en entrée, de ravioles sucrées (Maury, au chocolat Valrhona) et d'une glace à la châtaigne (Terre Adélice) en dessert. En bonus, on pourra déboucher quelques excellents vins naturels des domaines Viret, des 7 Lunes ou Pellerin ou des bières artisanales des brasseries de la Loire, l'Agrivoise ou encore la Soyeuse.
Hector
13 rue Hippolyte Flandrin
Du mardi au samedi, de midi à 13h45 et de 19h30 à 21h30
Harvest
22 rue Hippolyte Flandrin
Tous les jours, de midi à 14h (sauf dimanche) et de 19h30 à 22h
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