Façades trop éloignées les unes des autres pour être le tableau d'une même création, bordée d'arbres... la majesté de la place Bellecour n'a jamais été un atout lors de la Fête des Lumières, si bien que depuis des années les organisateurs s'appuyaient sur la grande roue pour en faire un réceptacle de film, avec des animations plus ou moins pyrotechniques et humaines autour. De quoi stagner une bonne demi-heure sur la place, le temps d'attendre et de voir cette boucle souvent longue, et bien souvent ne rien y voir de marquant alors que de grands noms s'y sont collés : en 2013, Joseph Couturier annonçait un gigantesque spectacle de marionnettes décevant, en 2014 Damien Fontaine rendait pompeusement hommage à Saint-Exupéry et l'an dernier Nathanaëlle Picot (programmée cette année aux Terreaux) installait "un songe forain" à l'intention louable (évoquer Burton, Fellini et Nino Rota) mais peu esthétique.
Il faut remonter à la boule à neige de Jacques Rival en 2011 (programmé cette année sur la place des Jacobins avec Golden hours) pour trouver la simplicité, pourtant largement secouée par le vent. Mais la vraie bonne idée est pour cette année ! L'agence TILT invite, enfin, à une déambulation. C'est le sol de cet espace impossible à éclairer qui sera allumé avec une nuée de fleurs géantes signées par des fidèles parmi les fidèles de la Fête. Si cette troupe d'éclairagistes emmenés par François Fouilhé ne fait pas preuve d'une créativité débordante, elle décline un créneau sans ciller : des lampes immenses pour éclairer la ville. Ce furent des lampes en poches en 2014, place Lyautey (réitérées à l'aéroport de Lyon ce mois-ci), des lampes articulées de bureau en 2010 devant la CCI, des bouquets de lampes de chevet en 2012 place Pradel... Voici des fleurs qui imitent des lampadaires (comme l'an dernier avec les pivoines devant le Palais de la Bourse) : redoutablement efficace, et à sa place.