Coffee Shop / Alors que la coffee-shopisation du 7e s'accentue, Mowgli sort du lot en proposant une cuisine de qualité et des ateliers bien-être.
Après avoir passé quelques années à Paris, travaillant dans l'événementiel, Laura Perin a choisi Lyon pour ouvrir son coffee shop, plus précisément la Guillotière, parce que le quartier « a déjà bien changé et est encore en train de changer. » C'est exactement le sentiment qu'on a eu en se pointant devant ce coin de rue du 7e, devant lequel étaient nonchalamment garés une trottinette électrique et un vélo en libre-service : trop cliché pour être vrai. En face, il y a l'atelier du Chat Perché, où l'on apprend encore à réparer soi-même son vélo, mais plus pour très longtemps, son pâté de maison étant menacé de destruction dans les mois qui viennent. C'est la réhabilitation à venir de l'ilot Mazagran. Sur la porte du local associatif, une affiche alerte sur la gentrification en cours de ce quartier, où les projets immobiliers se multiplient, faisant grimper en flèche les loyers. On se demande si la multiplication de ces espaces à MacBook et à café pointu est un simple symptôme de l'embourgeoisement d'un quartier. Aux États-Unis, on continue de s'écharper sur cette épineuse question : récemment, dans un quartier hispanique de Los Angeles, un coffee shop a été pris pour cible. Il était vu comme la tête de pont de la dite gentrification...
Un vrai cuistot
Mowgli a pris la place d'un vieux bar PMU abandonné, transformé en espace clair et zen. Deux murs sont tout vitrés, l'un tapissé jungle, un autre plein de miroirs, et les derniers blancs, comme les tables en marbre. En guise de déco, beaucoup d'osier (des chapeaux), comme sur les sièges, comme pour les luminaires. L'espace est agréable et calme, a priori idéal pour un petit déjeuner fait de granola (fruits frais, graines de chia et céréales de chez Nu Morning, 6, 5€), ou d'un avocado toast - qui se poursuivra en session wifi, de travail ou de révision. Avec ça on boit du café lyonnais d'OBCR, ou du thé Alveus. Surtout, comme chez l'excellent Desjeuneur, en haut des Pentes, ou au Diploïd, sur la Presqu'île, on y mange le midi, certes des tartines mais aussi un vrai menu cuisiné. Pour cause : Laura a trouvé un vrai cuistot, en la personne de Jean-Philippe Bourgeois, vingt ans de popote, qui travailla ses gammes chez Bocuse et à la Mère Brazier. Il propose un menu qui change chaque jour, deux entrées aux choix, deux plats, dont l'un végétarien, et un dessert à l'assiette (17€ l'ensemble).
Que ça vive !
Pour nous ce fut d'abord une exquise soupe de courge, patate douce et gingembre, crémée au lait végétal, saupoudrée d'un crumble salé au cacao. Puis une roborative galette de risotto au chou kale, accompagné d'un gros navet glacé, de pomme crue, et d'une endive braisée au curcuma. En dessert, la pâtissière Brunelle Saillet, qui fait aussi des carrot cake, gâteau au chocolat et tarte citron meringuée pour le goûter, envoyait une tranche de pompe à l'huile, cette "brioche" de fête provençale, et mousse acidulée et agrumes, menthe et mélisse. À noter que Laura tient à faire de Mowgli autre chose qu'un coffee shop, « qu'on y vienne pas juste pour prendre un café mais que ça vive ». Elle y organise donc divers ateliers en journée, plutôt axés sur les questions de santé et de bien-être : faire ses propres jus détox, apprendre à faire la cuisine ou recevoir un massage thaï.
Mowgli
27 rue Capitaine Robert Cluzan, Lyon 7e
Du lundi au vendredi de 8h30 à 18h