Comédie / de et avec Philippe Lacheau (Fr, 1h39) avec également Élodie Fontan, Tarek Boudali...
Tsunami de neige à prévoir ? Signe annonciateur de la naissance de l'antéchrist ? Comprenez que l'on soit tourneboulé : voici que l'on s'apprête à vanter les qualités objectives d'un film signé par Philippe Lacheau. Preuve qu'il ne faut jamais désespérer de rien ni de personne et combattre en permanence ses préjugés — quitte à engloutir chaque année autant de navets qu'un troupeau meuglant.
Peut-être fallait-il qu'il se plonge dans l'adaptation d'un souvenir d'enfance : la transposition française de l'anime Nicky Larson, lui-même adaptation du manga de Tsukasa Hōjō. Si l'original nippon était plutôt salé, la version hexagonale cultivait pour des raisons de censure une dérision égrillarde pas très éloignée des obsessions gonadotropes (liées à la reproduction...) de la Bande à Fifi. En cuisinant sa madeleine à sa sauce, Lacheau a intégré ce second degré français, et truffé le tout de références générationnelles assez discrètes pour qu'elles ne parasitent pas l'intrigue. Une intrigue taille string, certes, mais suffisante pour porter l'absurdité de cet univers : le détective Nicky Larson, obsédé notoire, est engagé pour retrouver un parfum qui rend irrémédiablement amoureux ceux qui l'ont humé. Pour cela, il devra affronter mafieux, mercenaires et pire que tout : sa libidineuse libido.
Toutes proportions gardées, Larson est ici une sorte de OSS117 à la Dujardin, en plus trash et plus bêta (si cela est possible). Respectueux de l'esprit potache de l'anime, le film l'est aussi de son atmosphère graphique : couleurs franches et saturées, visages volontiers écarquillés, superlatifs visuels... Il faut en outre mettre au crédit de Lacheau-réalisateur une excellente scène de baston en caméra subjective en quasi-plan séquence. À savourer avec une tasse de doro-thé.