Ces dernières années, et plus particulièrement ces dernières semaines, la Passion du Christ s'est déroulée en plusieurs actes sous nos yeux à la lecture des nombreux témoignages de victimes et des comptes-rendus de procès. Même prise la main dans le sac, la non-volonté de l'Église d'expier ses fautes et la dénégation de certains de ses hauts dignitaires, notamment celle du cardinal Philippe Barbarin, face à l'évidence de leur responsabilité, nous ont amené à choisir le triptyque de David Morel comme œuvre de la semaine.
Ces trois toiles, Le Saint, la Sainte et le Serpent, ont été composées en 2011 en réaction « au despotisme de l'Église, à son intolérance vis-à-vis des homosexuels malgré le SIDA », nous confie le talentueux peintre. Le serpent, ce mal caché dans l'ombre de Benoît XVI représenté dans un ostensible habit doré se retrouve confronté à ces deux Saints, lui tournant le dos et prêts à en découdre. « Ces deux anges sont des Saints qui se sont libérés de la peur et de la souffrance. » Sur le lit des souffrances que l'Église continue de provoquer, on implore que la résurrection de cette institution pointe enfin le bout de son nez.
Visible jusqu'au 9 mars chez Sofffa
17 rue Sainte-Catherine, Lyon 1er