Franck Riester sera absent durant cinq jours de Paris, comme il le confie, presque étonné. En tournée entre Bordeaux, Montpellier, Sète et Arles, le ministre de la Culture était ce jeudi 27 juin à Lyon et alentours.
Un peu aux côtés de Gérard Collomb, un peu auprès de David Kimelfeld, le ministre de la Culture était là « en tant que ministère pour valoriser ce qui est fait sur ce territoire en matière culturelle et patrimoniale (bibliothèque du département...). Les élections municipales viendront en leur temps, le gouvernement s'occupe de la politique nationale ». Fermez la parenthèse. Pas de polémique pour cette après-midi lyonnaise au cours de laquelle Franck Riester a donc rencontré le maire et le président de la Métropole.
Avec le premier, il a pu admirer sans ciller dans son costume sous 40°C (à quand un peu de sagesse et l'abandon de ces dress code surannés en période estivale ?), la réfection de la Porte des Enfants du Rhône de la Tête d'Or puis être convaincu du regroupement de la direction du Musée des Beaux-Arts et du musée d'Art Contemporain. Sylvie Ramon lui a offert une visite guidée de la nouvelle exposition Penser en formes et en couleurs et montré le tableau de Matisse, Katia en robe aune (1951) que l'État, grâce à l'engagement de la Ville de Lyon et des mécènes du Musée des Beaux-Arts, a pour projet d'acquérir comme œuvre d'intérêt patrimonial majeure.
Plus tard, il a inauguré aux côtés de David Kimelfeld la médiathèque de Chaponost avant de se rendre aux Nuits de Fourvière pour assister au concert de -M-.
Qui de eux deux ?
Il a tenu, en marge de ces visites, à réaffirmer ce vieux serpent de mer : la volonté d'élargir les horaires d'ouverture des bibliothèques avec des crédits affectés à dessein, sans toutefois donner d'exemples de bibliothèques concernées et des dates auxquelles cela deviendra effectif.
« Nous devons être au plus proche des territoires en matière de politique culturelle et une des façons de le le faire est de développer les bibliothèques avec le programme qui a été défini suite à l'étude d'Erik Orsenna, qui est d'ouvrir plus et d'offrir plus et faire en sorte que les bibliothèques soient la tête de prou de la culture dans les territoires ».
Concernant le Pass culture (500€ offerts à chaque jeune atteignant 18 ans permettant de consommer de la culture – achat de livre, films, de cours de musique, de danse, d'instruments...), il n'est pas encore prévu de l'expérimenter dans la région.
Depuis le début de l'année, ce dispositif est testé dans quatorze départements par 150 000 jeunes (Ardennes, Bas-Rhin, Doubs, Guyane, Hérault, Nièvre, Saône-et-Loire, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Vaucluse, Côte d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan).
Selon Michel Prosic, directeur de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, aucun département de la Région ne s'est positionné afin de tester le Pass Culture. Mais à l'automne, il le promouvra afin peut-être qu'en 2020, des jeunes de ce territoire puissent en bénéficier.
Il n'est pas encore décidé si l'année prochaine, l'expérimentation se poursuivra ou s'étendra à tout le territoire national. « Nous ferons un bilan courant octobre et on verra ainsi ainsi si on relance une expérimentation plus large, peut-être ici en Rhône-Alpes, ou si on le généralise. Actuellement, sur quatorze départements, tous les jeunes qui ont 18 ans peuvent avoir accès à ce Pass et aux 500€ qu'on leur met à disposition pendant un an, après l'activation de leur compte et on pourra voir si oui ou non le Pass trouve son public, si c'est efficace, combien ça coûte, quelles sont les activités qui sont demandées... Pour l'instant, beaucoup choisissent le livre, les offres numériques musicales, les concerts et les festivals ».
Franck Riester a réaffirmé ne pas vouloir toucher, dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage, aux annexes 8 et 10 du code du travail relatif aux intermittents du spectacle.
Enfin, il a évoqué le projet Microfolies, ce qui a mis en joie Gérard Collomb et son adjoint à la Culture Loïc Graber. Il s'agit de mettre à disposition tous les grands musées du monde sur de grands écrans, dans le cadre de la politique de la ville, « prétexte à faire des spectacles vivants, un fablab, des points de réalités virtuelle » et toucher ainsi ceux qui ont moins accès à la culture. « Dans le 9e arrondissement de Lyon a priori » selon Loïc Graber. Aucune date de présentation n'est encore fixée. Le Maire estime à 18 mois encore le temps de gestation.
