Histoire / Nouvelle entrée, nouveau cheminement, le Musée d'Histoire de la Ville à Gadagne vient de rouvrir le premier quart de son parcours rénové pour raconter le Lyon d'aujourd'hui à l'aune de son passé, à des visiteurs en perpétuelle mutation.
Entrer par l'intérieur-même de la cour de ce palais de la Renaissance. Ce n'est pas une mince nouveauté. Avant de découvrir ce qui se trame dans cette nouvelle proposition, Xavier de La Selle, directeur des Musées Gadagne, le rappelle : « chacun a son idée sur Lyon, on traverse la ville pour venir ici et on va y retourner » et prolonger l'immersion dans le patrimoine. En entame de la visite, un "mur des clichés" avec une dizaine d'objets typiques (amenés à changer) racontés oralement de façon assez humoristique par l'excellent écrivain du cru François Beaune qui dit ce que sont le Pot lyonnais, le saucisson, les lumignons, Guignol... avant que ne se dévoile une vidéo de la Ville qui n'attirera que les touristes tant elle est banale. Mais c'est la suite qui, malgré son apparente maigreur, est en fait dense. Exit les grandes fresques emplies d'illustrations et de résultantes des fouilles archéologiques.
Dans un contexte où tous les musées de ville font peau neuve – Carnavalet à Paris, le plus grand d'Europe, rouvrira bientôt – il faut s'adresser autant aux touristes (exit la langue italienne, place à l'espagnol en plus de l'anglais) et aux Lyonnais, dont seulement un tiers vivent ici depuis cinq ans. Et tourner autour des objets, déambuler sans se scotcher le long des murs surchargés.
Nouvelle approche
Ainsi la chronologie a été séparée en six époques avec, à chaque table, une carte, un objet (la chaussure à chaque fois), et une photo picturalisée réalisée à dessein par Stéphane Casali et l'atelier Scenorama pour cette séquence précisément nommée Portraits de Lyon. C'est à partir de cela que les périodes s'enrichissent : en contant l'histoire fictive – mais construite avec des faits historiques détaillés – à travers les vies de Marcus, armateur au IIe siècle, Jeanne-Marie, la cheffe d'atelier de Soyeux en 1829 ou un ouvrier de la Part-Dieu de ces dernières années...
Suite en décembre 2020 et jusqu'à fin 2022 avec toujours d'ici là, la possibilité de visiter l'ancienne scénographie et de mesurer à quel point tout a été repensé pour suivre les mutations profondes – pas critiquées, ce n'est pas l'objet ici – de cette mégalopole qui s'expose d'ailleurs sur une maquette interactive où faire apparaitre les transports, les monuments devient un jeu d'enfant.
Portraits de Lyon
Exposition permanente aux Musées Gadagne depuis le 4 décembre