Un long silence. Une salle éclairée. Où sommes-nous ? Un théâtre ? Oui mais c'est quoi ce truc ? « Une salle d'attente en plus glauque » nous dit-on dans Telle est la question (au Nid de Poule jusqu'au dimanche 9 février). Cédric Danielo, sorti de l'ENSATT en 2018, ouvre grand la porte de cet art qu'il connait bien mieux que son avatar scénique ne le prétend. Mais jouer les faux candides est une arme efficace pour lister avec justesse les clichés qui lui collent aux basques : les subventions, le prétendu plaisir à regarder des gens nus qui poussent des troncs d'arbres pour évoquer la solitude, ces « spectacles très chers qui ne se jouent qu'une semaine » et l'émotion, forcément (?) moindre que devant une performance sportive. Jamais son spectacle n'est ennuyeux. Il y a même un talent de showman chez cet artiste qui puise ses interrogations chez Enzo Cormann et Shakespeare. Car le maître règne ici dans des séquences rejouées avec intelligence qui démontrent la capacité de cet art autant à créer du fantasmagorique par des effets techniques qu'à se remettre en question.
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