Théâtre / Pas encore ouvert au public, le réseau des Scènes Découvertes accueille des artistes au travail. Visite aux Clochard Célestes où, plus que jamais, tous sont heureux de se retrouver.
Habituellement, aux Clochards Célestes, seule la salle de répétition peut servir à s'exercer mais en l'absence de programmation, même le plateau contigu peut remplir cette fonction. Deux salles. Deux troupes. Deux arts.
Dans la première, ce sont les circassiens jongleurs de la compagnie EAEO. Ils créeront Unplugged, en septembre à l'Atelier du Plateau à Paris — au lieu d'avril dernier. Le confinement a été compliqué : « le bruit de nos balles qui tombaient au sol commençait à faire péter un plomb à nos voisins » dit Neta qui chaque jour poussait, avec son complice Éric, les meubles de leur appartement pour dégager l'espace et pratiquer. « Aux Clochards, c'est génial dit Éric. On peut travailler vraiment, "loser" aussi sur une chose qui marche pas, s'asseoir une heure et réfléchir à ce qu'on fait. C'est impossible quand on dispose seulement d'un créneau d'entraînement de deux heures dans un espace dédié au cirque. » Pas besoin de hauteur ou d'attaches pour eux qui, sept heures par jour durant une semaine cherchent à fabriquer ce spectacle. Autre avantage, car ils habitent les pentes : la proximité du théâtre. « Souvent dans le cirque, on a des temps de travail très loin de chez soi — la semaine prochaine nous serons en Belgique » disent ceux qui aimeraient « développer un réseau local » et sont devenus des spectateurs de ce lieu cette année, après avoir pris contact avec la bienveillante et précieuse Martha Spinoux, chargée des relations publiques et de la communication.
Le temps de chercher
Simultanément, dans la salle de représentation délestée de ses gradins et de sa régie car des travaux vont bientôt être entrepris, les membres de la compagnie Korpüscül sont au boulot en fin de matinée. En décembre, au même endroit, ils présenteront Légère brise, petite brise, jolie brise, bonne brise, variations pour six acteurs sur les tempêtes composée par Dougal Kemp, écrite et mise en scène par Stéphane Rotenberg. Comme chaque troupe amenée à créer ici, il est question qu'elle répète dans ces murs mais la semaine prévue début juin, impossible encore à tenir pour des raisons sanitaires, a pu sans problème être décalée précisément parce que la saison a été annulée. Une maquette de ce travail sera visible dès septembre devant les professionnels et jurés du Prix Celest'1. Ils sont d'autant plus heureux de faire à nouveau groupe qu'ils n'ont pas bien cheminés pendant ce temps en suspension : « je croyais que j'allais écrire des pages de texte mais je n'avais pas l'esprit disponible pour cela » explique Stéphane Rotenberg qui a achevé de fignoler l'existant. Désormais, le commun reprend.
Les Clochards Célestes
51 rue des Tables Claudiennes, Lyon 1er