Savoie / À l'extrémité septentrionale du lac du Bourget, non loin de l'abbaye, les plaisanciers peuvent embarquer sur le canal de Savières. Et découvrir ses merveilles et sa Venise, Chanaz. Là où le temps a effectivement suspendu son vol.
C'est un petit canal vieux comme le monde, ou presque. Déjà utilisé comme voie navigable au Néolithique, ce petit cours d'eau a longtemps été l'un des seuls liens entre la France et la Savoie. Déversoir naturel du lac du Bourget vers le Rhône, son cours peut s'inverser lors des crues du fleuve.
Sur ses eaux turquoises s'accrochent les souvenirs des passages d'illustres personnages : Jules César, le pape Innocent IV ou encore Napoléon III. On y faisait aussi passer des raretés venues d'Orient, du sel, entre autres.
Au cœur de la Chautagne
Aujourd'hui, on ne le remonte qu'au pas, sans faire de remous. On préserve ainsi l'écosystème fragile de ses berges et le calme romantique qui nous happe sur un peu plus de quatre kilomètres. On y croise de petites barques, des canoës et de plus grands bateaux de croisière. On passe de maisons bucoliques à roseaux sauvages sans un bruit sinon celui des clapotis de l'eau. Et au détour d'un ultime virage, Chanaz, la petite Venise savoyarde, se dévoile.
Son pont à l'architecture si particulière, ses habitations d'antan et ses terrasses au bord de l'eau en font un havre de paix unique en son genre. Sa maison forte, son musée gallo-romain ou son ancien relais de poste sont autant de points d'intérêts qui ponctuent sa découverte. De là, on peut remonter jusqu'à l'écluse et au Rhône, sans imaginer un seul instant qu'il existe non loin de là une ville aussi grande et agitée que Lyon.