Carburant à l'extrait de testostérone et aux moteurs thermiques en surrégime, la musculeuse et vrombissante saga revient pour un 9 ou 10e tour de piste (tout dépend si l'on compte les spin off au paddock), à nouveau piloté par Justin Lin, déjà aux commandes de la moitié de la franchise. Suivant la règle de la suite accumulative du type Expandables, cet opus surenchérit à tous les étages : davantage d'actions spectaculaires (les voitures vont en orbite, à l'instar de celles d'Elon Musk), plus de personnages — donc de vedettes. John Cena ajoute donc ses biscottos à la fine équipe, dans le rôle de Jakob-le-frère-jusqu'alors-caché-car-maudit-de-Dom-Toretto. Il rejoint à la distribution de Helen Mirren, Charlize Theron, Kurt Russell ou Jason Statham qui viennent eux-aussi montrer le bout de leur museau entre deux poursuites en moto, camion, voiture qui plane ou qui accélère.
Sinon, l'histoire ? Disons qu'elle est facultative et ne constitue pas un argument de vente. La trame pourrait en effet être transposée dans n'importe quel Mission : Impossible (remplacez les intermèdes bagnoles par des séquences où Tom Cruise court sur les toits en faisant des gestes comiques avec ses bras) voire dans un James Bond : la famille Toretto sort de sa retraite paisible et reforme sa dream team pour lutter en tout point du globe contre un affreux — en l'occurrence, le fameux frère maudit Toretto — au service d'un despote étranger ayant le projet de maîtriser les télécommunications par satellite. L'affaire se règlera le pied au plancher et la main sur la queue de détente.
Totalement improbable, violemment invraisemblable ; on en viendrait à espérer que la franchise atteigne la vingtaine : à force de dérive dadaïste, Fast & Furious 27 pourrait abriter simultanément une invasion reptilienne dirigée par Voldemort, la conversion au bio-diesel issu d'huile de fast-food et la coloscopie des protagonistes. Vivement la suite !
★★☆☆☆Fast & Furious 9
Un film de Justin Lin (É-U, 2h23) avec Vin Diesel, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster...