C'est le rappel de ce qu'a été le jusqu'auboutisme de la répression et de l'horreur nazie qui s'expose en quatorze panneaux dans la cour de la prison – désormais mémorial national – de Montluc à Lyon. De là, environ 500 personnes, Juifs et résistants, hommes et femmes, montent dans des camions. Direction Lyon Perrache.
Le train 14 166 démarre le 11 août 1944, alors que le débarquement allié avait eu lieu deux mois plus tôt en Normandie. Mais dès lors, nous est-il rappelé, « la police allemande déchaîne une violence qui franchit un nouveau seuil ». Au cours des divers textes donnés à lire, ces douze jours sont reconstitués en égrenant le temps, l'horreur de l'attente : « l'embarquement s'étire durant des heures, sous une chaleur écrasante — il fait 37 degrés à Lyon ».
Le train — de voyageurs et non de marchandises comme la Gestapo de Klaus Barbie en utilise habituellement — devait se rendre dans différents camps de la région parisienne. Face aux sabotages des résistants et à la Libération imminente de Paris (le 25 août), il ira à Natzweiler-Struthof, Ravensbrück et Auschwitz-Birkenau. La liste des victimes, des dessins de Efix, des fac similés de journaux et de lettres manuscrites de déportés, des photos de camps... émaillent ces panneaux qui sont aussi restitués dans un catalogue précieux remis gratuitement au visiteur.
Pendant le trajet de ce convoi, les 230 prisonniers, résistants et Juifs, ne pouvant plus être déportés, seront exécutés à Bron et à Saint-Genis-Laval.
Train 14 166, 11 août-22 août 1944
Au Mémorial de la prison Montluc jusqu'au 30 juin