Trois artistes, nées dans les années 1980 et vivant à Lyon, exposent pour la première fois dans leur ville d'adoption. Et investissent pour l'occasion un lieu singulier : l'Orangerie du Parc de la Tête d'Or. Cet espace, vaste et difficile à occuper, s'avère être idoine pour leurs œuvres en lien avec la nature, l'hybridité entre les espèces, la métamorphose et la représentation de la matière... La luxuriance de certaines œuvres de Silène Audibert résonne avec la végétation du parc. L'attrait pour la pierre de Jeanne Held fait écho à la minéralité de l'Orangerie. Et les formes animales qui se devinent parfois dans les aquarelles de Handan Figen font lien avec la faune alentour.
L'accrochage entremêle les œuvres des trois jeunes femmes (sculptures, dessins, gravures...) avec bonheur. Le visiteur est frappé (comme le titre de l'exposition l'indique : Curiosités d'être(s)) par l'aspect curieux, expérimental, en devenir, des œuvres présentées. Les artistes creusent, chacune, leur sillon dans les formes et les matériaux de toutes sortes de corps : humains, animaux, squelettiques, végétaux, minéraux...
D'œuvre en œuvre, la représentation glisse et se réinvente par des moyens formels divers : fragmentation, projections imaginaires, dédoublements, évanescence... L'Orangerie en est transformée en un laboratoire plastique étonnant et délicat à la fois.
Silène Audibert, Handan Figen, Jeanne Held, Curiosités d'être(s)
À L'Orangerie du Parc de la Tête d'Or jusqu'au dimanche 17 octobre