Théâtre / Le collectif Fléau Social retrace le moment où dans l'émission phare de Ménie Grégoire, le FHAR prend le pouvoir.
À l'heure où l'on célèbre (oui célébrons, c'est toujours ça de pris !) les dix ans de la loi autorisant le mariage pour toutes et tous, il n'est jamais inutile de rappeler que l'homosexualité fut, pour la société « un douloureux problème ».
1971, Ménie Grégoire aborde avec mots-là son émission Allo Ménie sur RTL. C'est de cette matière qu'est faite cette création du collectif stéphanois Fléau social sur proposition de l'association Mémoires minoritaires en 2018. De fait, il est très documentaire (et très documenté) et retrace différentes séquences de la vie ordinaire d'homosexuels de cette époque, comme ce médecin qui dit à son patient qu'il prend « plus de risques à le fréquenter qu'une prostituée ». Il est bien sûr question du FHAR — le Front homosexuel d'action révolutionnaire — qui naît là quand des militants envahissent le plateau.
En 2021, quand nous l'avons vu, le spectacle de ces artistes (revendiqués queers et militantes) issus de l'école de la Comédie et conservatoire de Saint-Étienne, de celui de Lyon, de l'ENS ou encore de la CinéFabrique (Louise Bernard et Louv Barriol à la mise en scène, Anaïs Pinay à l'écriture), était encore fragile, plombé par son didactisme.
Depuis tout a été retravaillé avec notamment cette bonne idée de se centrer sur un personnage, Claudia, assistante de Ménie Grégoire dont la vie va basculer au contact de ces activistes. Par ailleurs, la scénographie, alors sommaire, s'est amplifiée et a véritablement pris forme en s'inspirant des motifs seventies pop. Lauréat haut la main de la section maquette du prix Incandescences 2022, le spectacle, quasi complet aux Clochards Célestes, sera reprogrammé dans un an aux Célestins.
L'Homosexualité, ce douloureux problème
Au Clochards célestes du jeudi 11 au mercredi 17 mai