Clown / Une clown s'empare du conte de la Petite sirène aux Clochards Célestes. L'occasion de découvrir la comédienne Léa Menahem qui marie avec brio cette figure au monde du cirque.
À travers une radio, une voix raconte La Petite sirène. Mais Nardimou n'est pas d'accord, ce n'est pas la bonne histoire et elle prend la parole pour donner sa version. Elle, c'est une clown, une « créature » même selon les mots de Léa Menahem qui l'inventée lors de sa 2e année à l'ENSATT en 2013 au cours du stage d'une clown majeure Catherine Germain, qu'elle a découvert dans leur ville commune de Marseille comme spectatrice alors qu'elle n'a que 10 ans.
Dès lors, Léa Menahem promène Nardimou sur les plateaux notamment dans Le Mur (écrit comme La Petite (sirène) par Philippe Delaigue), magnifique travail autour de l'absurdité totale : « Nardimou est projeté dans différentes fictions avec sa même façon de parler, son corps, son énergie » décrit-elle.
Le clown comme « échec à lui seul »
Affublée d'un nez rouge, la Lyonnaise ne s'inscrit pas en opposition avec l'archétype des cirques traditionnels. Mais elle ne se rit pas de lui ni ne cherche à amuser son auditoire. Elle en fait « l'exclu, qui ne sait pas ce qu'il fait là, on ne sait pas si c'est un ami ou un ennemi, il engendre peur et fascination ». « Il est un échec à lui seul, analyse-t-elle, et n'a pas toutes les qualités que la société nous impose ». C'est précisément pour cela qu'elle poursuit ce travail passionnant et subtil sur ce clown qui ne comprend pas les hommes mais ne lâche pas l'affaire face à ces étranges animaux que nous sommes. Attention à l'effet miroir !
La Petite (sirène)
Aux Clochards célestes, du 30 mai au 3 juin (dès 11 ans)