Se perdre (pour toujours) dans les détails : Fred Deux au Musée des Beaux-Arts

À la rencontre de l'univers de Fred Deux, l'œil ne peut s'empêcher d'avoir un réflexe involontaire et immédiat : il sursaute, pris dans un étonnement qui révèle déjà sa fascination. Les signes exécutés avec minutie et patience sur le papier, tourmentent le dessin, crispant les détails afin de les figer éternellement.

Apparitions sinistres

Rien dans ces terrains peuplés d'une myriade de minuscules marques ne semble dégager l'apaisement et la légèreté. Les anatomies monstrueuses, les figures insondables, les tâches inquiétantes évoluent dans une cosmologie désertique, condensant une vision cauchemardesque de la vie.

Pourtant, abandonnant pour un instant la crispation du jugement hâtif et moralisateur, il est possible de plonger dans la description minutieuse de ces figures organiques, laissant émerger la vérité de leur voix inarticulée.

S'affranchir du vécu

Dans ces lieux sombres et opaques se manifestent dans un silence menaçant, un trait de lumière semble se frayer un chemin. Sa force désarçonne ainsi le jugement, laissant émerger clairement un désir contre-effectuant les événements tragiques du vécu intime.

Avec la trentaine de dessins couvrant la période 1965 à 2011, le Musée des Beaux-Arts offre une occasion pour contredire le passé tragique, ouvrant une brèche dans un futur imaginaire et fantastique.

Fred Deux dans les collections XXe/XXIe siècles
Au Musée des Beaux-Arts jusqu'au 30 mars 2025