Welcome to the Hotel Califone

Califone

Sonic

Vendredi 8 novembre 2024 à 20h

Rock expérimental / La première tournée en dix ans avec l'effectif au complet du projet de Tim Rutili fait halte au Sonic pour la seule date française. À ne pas manquer.

Mais qui est Califone ? Afin de comprendre le son et le sens de ces Chicagoans, il est nécessaire de remonter le temps et d'atteindre la source de laquelle tout découle.

Nous sommes en 1988 et un étrange objet apparait dans quelques magasins de disques de l'Illinois. Il s'agit de l'album éponyme de Friends of Betty, groupe de folk-punk adepte du bruit et du chaos sonore originaire de la "Windy city". Une épreuve libératoire conçue à l'initiative de Temistocles Hugo Rutili, Glynis Johnson et John Rowan.

Rudesse et passerelles

Deux ans plus tard, l'aventure du groupe s'achève et Rutili donne le jour à un nouveau projet qui semble n'avoir rien en commun avec la créature défunte depuis peu. Dès les premiers morceaux du premier album (encore une fois éponyme) de Red red meat, le curseur semble avoir été déplacé ailleurs et la tentative se distingue ici de conjuguer grunge et blues, produisant des effets assez fascinants, comme témoigné par la splendide Snowball.

Après quatre albums, dont trois avec le label phare du grunge, Sub Pop, Rutili sent l'exigence de changer encore et de s'envoler vers d'autres horizons. Califone, né d'abord comme projet soliste puis converti en trio avec les fidèles Ben Massarella et Tim Hurley, se présente avec deux étonnants EPs éponymes (oui, encore...) où le blues et la folk du passé semblent ondoyer dans un bain trip-hop acoustique influencé par le dub jamaïcain.

Le bon Dieu niche dans les détails

Pourtant, dans ce parcours éclectique, l'importance que revêtent les détails est capitale. L'amour pour le bruit et pour une certaine rudesse sonore, le doux psychédélisme drapant l'aspect vocal, le besoin d'établir des passerelles entre genres et styles, les ouvertures désertiques et un songwriting raffiné reviennent sens cesse.

Le premier morceau de l'album Roomsound, Trout silk se situe quelque part entre Captain Beefheart et Taj Mahal et donne immédiatement le ton de ce nouveau chapitre de la vie de Rutili. La vraie aventure de Califone prend son envol avec cette œuvre incontournable du début du millénaire, permettant la rencontre entre Red Crayola, Bill Fay, Calexico, Wilco, Bill Callahan. Une conjonction lo-fi entre époques et esthétiques différentes, sans doute mélancolique et intimiste, mais également magnétique et ensorcelante.

La musique de Califone se manifeste depuis un quart de siècle dans les brèches ombrageuses de l'expérimentation apocryphe, serpentant discrètement dans les ruines poussiéreuses d'un ancien studio d'enregistrement, jaillissant imprévue et espérée dans le monde d'aujourd'hui : comme une aubaine, comme une bénédiction.

Califone + Daniel Mark Williams
Vendredi 8 novembre au Sonic (Lyon 5e) à 20h30 ; 14 euros

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