De Marc Esposito (Fr, 1h53) avec Marc Lavoine, Jean-Pierre Darroussin, Bernard Campan, Eric Elmosnino...
Le deuxième volet était déjà atroce, mais ce troisième épisode le surclasse encore dans l'infamie. Le cœur des hommes, ici, c'est plutôt leurs «couilles», terme généreusement employé tout au long de dialogues d'une absolue vulgarité, à l'avenant de la beaufitude satisfaite de ses quatre personnages. Qui, non contents d'accueillir chaleureusement le spectateur par une charge anti-fonctionnaires sur l'air du "on les paie à rien foutre avec nos impôts", vont ensuite s'employer à démontrer, dans un chorus de phallocrates rigolards, que les femmes ne serviraient à rien s'il n'y avait pas les hommes pour donner un sens à leur vie. La preuve : quand elles font chier, la meilleure chose à faire est de les virer — du pieu ou de leur boulot — ou de leur donner une bonne petite leçon en allant voir ailleurs. Et, bien sûr, tout cela se conclut par un éloge du mariage...
Décomplexé politiquement, Le Cœur des hommes 3 l'est aussi, et c'est bien le pire, vis-à-vis de la forme télévisuelle, qu'il repique sans aucune mauvaise conscience : ouvertures de séquences avec le même panoramique sur les toits de Paris, mise en scène systématique avec des champs/contrechamps en gros plans, direction artistique inexistante, lumières plates... On aimerait sauver les acteurs de cet enfer cinématographique : mais, il faut l'avouer, ils n'ont jamais été aussi mauvais que dans ce navet honteux à tous les niveaux.
Christophe Chabert