Comme tout bon Britannique, le photographe Martin Parr (né en 1952) marie avec succès humour, pointes d'ironie et sens des situations absurdes... Il débuta sa carrière comme photographe documentaire croquant ses contemporains dans leurs situations les plus quotidiennes et triviales. Et, depuis, poursuit sur sa lancée dans d'autres contrées, ou (comme on l'a vu aux Rencontres d'Arles en 2004) met en avant ce qu'on appelle la "photographie vernaculaire" (images d'anonymes allant de la photographie de famille à des cheminements plus artistiques).
On l'aime bien Martin Parr, mais avec lui c'est un peu comme avec la série Benny Hill ou avec les blagues sur les "beaufs" : ça devient très vite lassant ! À la Bibliothèque de la Part-Dieu, Martin Parr présente une série d'images sur le tourisme balnéaire : des plages artificielles japonaises à celles occupées par quelque vache sacrée en Inde, en passant par l'Angleterre, l'Italie ou la Thaïlande...
On y voit toutes sortes de situations drolatiques : des cours de gym incongrus, des lunettes de soleil démesurées, des coiffures délirantes, des tatouages incroyables, des chaussettes blanches dans des sandales... Et le message est clair : à l'heure de la mondialisation et du tourisme de masse, toutes les plages de la planète se ressemblent avec un bon goût plutôt nivelé vers le bas.
Un ensemble qui ne nous intéresse pas beaucoup, mais reconnaissons à Martin Parr une certaine clairvoyance sur son travail : «Jamais je ne dis pour ma part que je suis un artiste. Je suis fier de mon statut de photographe». Parr est ici un brillant photographe de plage.
Jean-Emmanuel Denave
Martin Parr «Life's a beach»
À la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu, jusqu'au 29 décembre
