«We have band !» («Nous avons un groupe !»), c'est sur cette exclamation de joie qu'est né, dans un nuage de fumée blanche, ce trio londonien qui se baptisa de cette même constatation, évitant ainsi de s'épuiser à chercher un nom plus évocateur (ainsi qu'un titre pour leur premier album, simplement baptisé I). We Have Band, soit un couple, adepte de la répartition des tâches, partagées entre textes (Dede, la fille ; oui il y a des filles qui s'appellent Dede) et programmation (Thomas, le gars), et un troisième larron, Darren, en charge, ce n'est pas rien, des mélodies. Pour l'ambiance, c'est plutôt new (ou no) wave avec de sérieuses prédispositions pour la danse, un pied dans la case 80's, un autre bien dans son siècle. Si bien qu'on croise sur la piste aussi bien les Talking Heads et Depeche Mode que Metronomy ou Hot Chip. Sans renier ses racines et sa structure sur son deuxième album Ternion (un ternion, est une triumvirat, une assemblée de trois, ça tombe bien), le groupe a davantage dégainé les instruments pour une new-wave plus organique, qui, sans renier ses aspirations à la danse, se révèle également plus sombre. Organique et habitée, la musique de Mina May – groupe toulonnais qui a plus de dix ans d'existence – l'est tout autant. À ceci près que l'on se situe ici dans un tout autre registre bien plus ancré dans le psychédélisme 60's. Bien que prenant le pari d'esthétique différentes, les deux groupes finissent par se rejoindre dans l'onction de l'énergie. Une énergie qui recyclée positivement sur scène devrait offrir un spectacle live des plus cohérents. Et enthousiasmant.
Stéphane Duchêne