Réactions / Depuis les annonces de gel des crédits alloués à la Culture, les directeurs de structures culturelles et les élus locaux ne se lassent pas de commenter les orientations du gouvernement. Florilège.
Propos recueillis par DA
«C'est pas ma faute à moi»Gérard Collomb, maire de Lyon :«Quand nous, collectivités locales, regardons ce que nous obtenons de l'État, nous voyons que nous sommes en diminution ou en stagnation dans tous les domaines : logement, culture... Or, nous ne pouvons pas nous substituer à l'État».Mi-figue, mi-raisinPatrice Béghain, adjoint au maire de Lyon délégué à la Culture et au Patrimoine :«On a l'impression d'un grand foutoir alors que je pense que tout cela est très organisé et s'inscrit dans un projet de déstabilisation du spectacle vivant. Nous assistons actuellement à la pire des situations : un désengagement de l'État mi-honteux, mi-cynique».Le chaînon manquantPierre-Alain Muet, député du Rhône, adjoint au maire de Lyon, vice-président de la Communauté Urbaine de Lyon chargé du développement économique et des relations internationales :«L'État est le seul agent public à ne pas respecter ses engagements. Prenons le cas de l'Opéra de Lyon : l'État ne s'engage plus sur le financement décidé en novembre dernier. La subvention aurait dû être augmentée de 2%. Pourtant, fin janvier, on ne sait toujours pas quel sera le montant de cette subvention».Pas de bras...Najat Vallaud-Belkacem, conseillère régionale Rhône-Alpes déléguée à la Culture :«Dans le financement de la culture, un seul partenaire manque à l'appel, c'est l'État. La conséquence sera moins de créations et donc moins de spectacles».Juré, crachéPhilippe Faure, directeur du Théâtre de la Croix-Rousse auquel le label Scène Nationale pourrait ne plus être accordé (voir notre encadré ci-dessus) :«Je veux dénoncer la désinvolture d'un État qui n'a aucune considération pour les artistes. Le premier respect que l'on m'a appris est celui de la parole donnée».
