D'Amat Escalante (Mexique, 1h30) avec Jesús Moisés Rodriguez, Rúben Sosa...
Que nous vivions dans un monde pourri, violent, inégalitaire et ébranlé par les injustices économiques est un fait incontestable. Que l'on fasse des films qui n'ont pour unique but de nous mettre le nez dans cette merde-là est en revanche plus discutable. Escalante, après Sangre, semble décidé à faire un cinéma qui ne s'adresse qu'aux plus de 16 ans. Tant mieux, les mioches ont des œuvres plein les écrans et c'est marre.
Mais le problème de Los Bastardos, c'est que ses plans composés avec méticulosité et lenteur pour décrire la misère et l'horreur, nous confine dans une posture voyeuriste avant de nous faire la leçon à coups de mère de famille fumant du crack, de crânes explosés et de clandestins exploités. Pléonasme achevé, Escalante, en disciple mexicain de Haneke et de Gaspar Noé, tire le rideau (rouge) et nous laisse les bras ballants et l'estomac retourné. A-t-on le droit de dire qu'on s'en fout ?
Christophe Chabert