10 personnalités de l'été

Antony and the Johnsons
Du haut de sa carrure d’armoire (de cristal), affublé d’une telle voix (de cristal), le musicien new-yorkais n’a besoin de personne pour affirmer son art charismatique (au sens quasi religieux du terme). Et pourtant, quand une bonne âme à l’idée de lui adjoindre un orchestre symphonique pour une représentation au milieu des pierres antiques, on ne peut s’empêcher d’en frissonner d’aise. Antony + l’ONL = la meilleure combinaison de l’été. Loin devant la Jaked des nageurs ou les six bons numéros du loto.
Au Théâtre antique de Fourvière, mardi 21 juilletHoward Hugues
Difficile de passer inaperçu quand on dépasse tout le monde d’une tête et qu’on porte un chapeau large comme une meule de Beaufort. Découvert en même temps que son groupe Coming Soon, ce croisement de Johnny Cash et de Valentin le désossé, vit dans une réalité parallèle faite de mythologie américaine, de cinéma expressionniste et de poésie habitée. Et restitue le tout à travers une musique qu’il serait faux de qualifier de vintage tant elle paraît authentique, derrière le talent d’écriture et la voix troublante.
Au Théâtre antique de Fourvière, mercredi 22 juilletDanyel Waro
Voilà tout le paradoxe de la musique mondialisée : devenir, comme Danyel Waro, l’une des figures de la world music en défendant en créole le pré carré identitaire d’une île minuscule et de sa tradition musicale. Il faut dire que ce petit blanc de la Réunion aux cheveux en stratocumulus a contribué à ressusciter le Maloya, blues de l’océan indien, revendicatif et chanté en créole. Sûrement l’un des meilleurs illustrateurs de ce que l’écrivain martiniquais Edouard Glissant nomme «la créolisation du monde».
Au Jardin des Chartreux, jeudi 23 juillet.