De Delphine Gleize et Jean Rochefort (Fr, 1h27) avec Marc Bertran De Balanda, Edmond Joncquères D'Oriola...
Drôle d'attelage pour un drôle de film : d'un côté, Delphine Gleize, cinéaste célébrée pour ses courts mais qui peine à confirmer dans le long ; de l'autre Jean Rochefort, acteur génial et amateur déclaré d'équitation. Ce docu-fiction relatant la relation entre Marc, ancien champion de saut d'obstacles devenu paraplégique, et Edmond, jeune cavalier que Marc considère comme son héritier équestre, est bien le fruit de ces deux regards pas toujours synchrones. L'humanisme humble de Rochefort est contredit par le voyeurisme de Gleize vis-à-vis du handicap. Le portrait des derniers jours d'un homme condamné à vivre sa passion par procuration se dédouble aussi d'une mise en scène très maîtrisée — le film est structuré comme une fiction — quoiqu'un peu visible dans ses manipulations narratives. Ces réserves faites, Cavaliers seuls est un film parfois très fort et souvent émouvant.
CC