De Katell Quillévéré (Fr, 1h32) avec Lio, Michel Galabru, Clara Augarde...
À Cannes, un confrère nous disait qu'Un poison violent était un film typiquement «CNC». Comprenez : un premier film «sensible» sur l'éveil d'une jeune fille à son corps et à ses désirs, entretenant une relation compliquée avec ses parents et complice avec son grand-père malade. Un programme en effet balisé, auquel Katell Quillévéré n'adjoint que deux bonnes idées : l'intrusion de la religion dans l'histoire (la jeune fille prépare sa première communion) et un papy libidineux et décomplexé, ce qui donne l'occasion à Michel Galabru d'offrir une composition géniale.
À part ça ? Le film est effectivement très attendu, ne ménageant guère d'audaces ni dans son scénario (le curé attiré par la mère, le père indifférent) ni, c'est plus problématique, dans sa mise en scène, effacée, comme paralysée à l'idée de sortir des clous d'un classicisme quasi-télévisuel. Ce n'est pas un mauvais film, juste l'ordinaire d'un jeune cinéma français standardisé.
Christophe Chabert