De Yann Gozlan (Fr, 1h25) avec Zoé Félix, Éric Savin...
Le cinéma de genre français est tellement en retard sur ses homologues anglais ou espagnols qu'il en est encore à se convaincre de la légitimité de son existence. Rassurons Yann Gozlan et ses producteurs Sombrero, déjà à l'origine de "Mutants" et "Vertige" : "Captifs" est tout à fait crédible. Bien filmé, bien interprété (oui, Zoé Félix est meilleure ici que chez Esposito), l'affaire est présentable. Mais voilà : cette histoire de kidnapping en ex-Yougoslavie sur fond de trafic d'organes n'a rien d'autre à offrir que cette qualité technique. Le récit est programmatique, comme emprisonné lui aussi dans un présent sans ligne de fuite, sans autre enjeu que la survie des personnages. Pas de perspective historique ou politique, à peine un vague trauma à exorciser (plutôt banal, d'ailleurs !) ; "Captifs" frappe par sa vacuité, et son souci exclusif d'efficacité finit par se retourner contre lui.
CC