De Cédric Klapisch (Fr, 1h45) avec Karin Viard, Gilles Lellouche...
D'un côté, un trader irresponsable, mauvais père et vrai goujat (Lellouche, plutôt bien) ; de l'autre, une ouvrière du Nord licenciée de son usine, qui se fait embaucher comme femme à tout faire chez ce même trader (Karin Viard, méritante vu ce qu'on lui demande de faire). De cet argument pioché dans l'actualité, Cédric Klapisch tire une comédie pamphlétaire, ce qui résume assez bien l'impasse dans laquelle il s'engouffre. Imaginez Stéphane Hessel ayant glissé des blagues Carambar dans son "Indignez-vous", et vous aurez une idée de ce qu'est "Ma Part du gâteau". Non seulement la comédie est lourde (Karin Viard avec l'accent russe, Karin Viard parle anglais avec les maîtres du Dow Jones, arf !), mais elle annule toute la colère que le cinéaste voulait exprimer face à son sujet. Lors de l'escapade vénitienne de Lellouche avec la mannequin ou pendant les adieux de Karin Viard à son ancien mari, le film ébauche ce qu'il aurait pu être : un conte amer, sérieux et cruel. Mais non, ce sont les vieux fantasmes sociologiques et les réflexes sarcastiques de Klapisch qui l'emportent, conduisant vers une dernière séquence qui pose un gros problème, soudain appel à l'insurrection lancé par un bourgeois de gauche depuis son cinq pièces parisien.
CC