De Pablo Giorgelli (Arg-Esp, 1h25) avec German de Silva, Hebe Duarte...
Un camionneur taciturne doit accompagner une jeune femme et son bébé sur la route qui relie Asunción à Buenos Aires ; ce qui, au départ, est une corvée accomplie de mauvaise grâce se transforme, au cours de ces 1500 km, en complicité ténue. Giorgelli adopte face à sa situation une patience extrême : ce sont de touts petits détails observés dans la durée qui marquent le rapprochement entre les deux personnages. Minimaliste dans son dispositif comme dans son scénario, reposant quasi-exclusivement sur ses comédiens que la promiscuité du décor condamne à jouer en gros plans et champ-contrechamp, Les Acacias possède ce petit charme du cinéma d'auteur mondialisé qui réplique à l'entertainment par une surdose d'humanisme bienveillant, de pudeur et de sincérité. On a quand même déjà beaucoup humé ce parfum-là, et on s'étonne que le jury de la caméra d'or cannoise ne se soit pas fait la même réflexion...
Christophe Chabert