Musicien, quoi qu'en disent les conseillères d'orientation et les représentants syndicaux, ce n'est pas un vrai métier. Mais c'est, sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit, toujours plus épanouissant et gratifiant que bagagiste pour un hôpital psychiatrique, agent d'entretien ou veilleur de nuit dans un hôtel de station balnéaire, professions auxquelles se sont essayés Mick Jagger, Kurt Cobain et Eddie Vedder avant de céder aux plaisirs faciles de la rock'n'roll way of life.
Max Cooper a fait plus fort, puisque c'est un job de généticien à la prestigieuse University College de Londres qu'il a plaqué pour se consacrer entièrement à la musique électronique. Une reconversion somme toute assez logique : dans un cas comme dans l'autre, il est question de décoder des compositions avant de leur faire subir de bénéfiques mutations. Cooper a, à ce titre, magistralement remixé Agoria, Hot Chip ou encore Dominik Eulberg.
Surtout, il a trouvé dans l'onirisme ambigu d'Aphex Twin, dans les élégies à cordes du multi-intrumentiste Ólafur Arnalds et dans son propre bagage théorique (Serie, trilogie d'EP qui a inauguré en 2009 sa collaboration avec le label Traum, explorait en d'hypnotiques nappes et soupirs les notions d'harmonie, de stochastique et de chaos), les germes d'une techno mélodique n'ayant rien à envier question joliesse et émotion aux productions d'un Pantha du Prince ou d'un Apparat pré-Bpitch Control.
Benjamin Mialot
Mauvais Genre 009 – Max Cooper + N'To + Fairmont
au Ninkasi Kao, vendredi 11 janvier