De Édouard Deluc (France, 1h31) avec Nicolas Duvauchelle, Philippe Rebbot, Paloma Contreras...
D'abord il y a eu Kerouac, la route, l'Amérique, une renaissance, l'idée que le monde continuait ; puis il y a eu Nouvelles frontières, le tourisme de masse, l'ère d'un exotisme de contrôleur fiscal réduisant le réel à des images à vérifier. Au milieu est né le road movie, qui finira malgré lui par bercer des générations à coup de posters cheap vantant on ne sait quoi d'un ailleurs idéalisé où Lévi-Strauss côtoierait Nicolas Hulot. C'est un peu ça, Mariage à Mendoza, un road movie français en Argentine, qui dégurgite tellement son petit cahier des charges du genre appauvri qu'il fait de la peine. Tout est gentil dans cette histoire sentimentale entre frangins, la vie et ses difficultés, l'amour et ses désillusions, le voyage et ses rencontres. Même les moments durs sont gommés par une intrigue sous anxiolytiques oubliant qu'elle suit un circuit balisé de tour-opérateur existentiel. Heureusement, comme chez Kerouac, il y a une fille pour divertir et remplir la carte postale.
Jérôme Dittmar