On ne sait pas si ces mecs là sont des vrais fous, encore moins s'ils mettent les filles à genoux, mais il est certain qu'ils ont une gueule à tomber sous le coup des lois RICO – pour Racketeer Influenced and Corrupt Organizations. «Old school champion hoodies and Yankee fits», bandanas à imprimés macabres et armes à feu montées en pendentifs : à côté de La Coka Nostra, les Sons of Anarchy ressemblent au chapitre rousillonnais de la Fédération Française des Motards en Colère.
Il faut dire que les membres de cette mafia du rap ne sont pas des perdreaux de l'année. Fondée en 2006, La Coka Nostra est même un all stars gang, composé pour une moitié de figures de l'underground new-yorkais, Ill Bill et Slaine (qui joue à l'occasion les gangsters chez Ben Affleck), et pour l'autre de rescapés de House of Pain, Danny Boy et DJ Lethal (qui officie également derrière le booth des mal-aimés Limp Bizkit). Mais n'espérez pas d'eux qu'ils refassent le coup du braquage au saxophone couinant (Jump Around) : fidèle à son imagerie, La Coka fait dans le hardcore grand-guignol, à base d'arrangements occultes, de scratches acérés comme des surins et de punchlines sujettes à controverses – contre l'américanisme de base mais pour la liberté de défourailler, dans tous les sens du terme.
Et elle le fait presque aussi bien que le crew de Cypress Hill (l'un de ses nombreux associés). Surtout sur Masters of the Dark Arts, deuxième album réalisé, au contraire de son prédécesseur, sans la complicité d'Everlast, l'homme dont les aspirations à la bonne conduite mélodique avaient précipité la chute de la Maison de la douleur.
Benjamin Mialot
La Coka Nostra [+ Djamhellvice + DJ Négatif]
Au Warmaudio mardi 11 novembre