Adieu fauteuils de velours rouge, poulailler et parterre, bienvenue au centre commercial de la Part-Dieu ! Les Célestins s'y délocalisent du 13 au 23 mai prochain, le temps pour Roland Auzet d'y mettre en scène Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès où, pour une fois, les rôles du dealer et de son client seront tenus par des femmes. Et quelles femmes !
C'est entre Anne Alvaro et Audrey Bonnet (impériale dans le très réussi Clôture de l'amour comme dans le très raté Répétition, tous deux de Pascal Rambert) que se développera un désir devenant commerce. A l'heure où chaque rideau de magasin est tombé, ce temple de la consommation ne peut que se révéler idéal. Chaque spectateur sera par ailleurs muni d'un casque sans fil pour écouter, comme une bande son, les errances des comédiennes en déambulation.
Casque toujours avec les créations de Karim Bel Kacem aux Ateliers (jusqu'au 16 mai). Ces «pièces de chambres» sont à écouter muni de cet engin et à regarder par une vitre sans tain derrière laquelle les acteurs jouent en espace clos.
Ce dispositif sensoriel s'adaptera aux petits comme aux grands avec un Gulliver accessible dès 8 ans et la meilleure œuvre de Sarah Kane – et certainement la moins introspective de toute – B.L.A.S.T.E.D. (jusqu'au 14 mai seulement). Manière sans doute d'esquisser la future programmation du dispositif TNG/Ateliers par Joris Mathieu, secondé par Céline Le Roux, qui défriche précisément le théâtre immersif avec le festival Micro-mondes.
Nadja Pobel