Nul besoin d'acides cette semaine pour vous payer un vrai bon trip hallucinatoire : avec ses innombrables papiers sérigraphiés recouvrant les cimaises et les sols, la plasticienne Dominique Pétrin a transformé le centre d'art Néon en une joyeuse et jouissive hallucination visuelle.
Les couleurs flashent et phosphorent, les lignes se dédoublent à la manière des artistes de l'Op Art (ou art optique), les motifs se répètent à l'infini dans une veine à la fois post-minimaliste et pop. Dominique Pétrin y ajoute aussi, discrètement, une bonne dose d'humour avec quelques représentations incongrues, tournant en dérision un mandala, ou encore se moquant gentiment de la mode des matrices à pixels des débuts de l'informatique... Au-delà de toutes ces références, l'intervention se veut aussi, comme dit l'artiste, «primitive et tribale», jouant sur des sensations directes et simples.
Née en 1976 au Québec, Dominique Pétrin n'en est pas à sa première excentricité : ex-membre du groupe punk déjanté Georges Leningrad, utilisant l'hypnose lors de certaines performances, elle intervient maintenant avec ses feuilles sérigraphiées dans des espaces de plus en plus importants, métamorphosant une station de métro à Montréal par exemple.
Son but à chaque fois est assez simple : altérer les états de conscience, perturber et enrichir nos perceptions. Son exposition à la galerie Néon est par ailleurs le prologue d'un ambitieux projet d'échanges entre les scènes artistiques de Montréal et de Lyon, qui se déroulera courant 2016.
Jean-Emmanuel Denave
Dominique Pétrin
Á la galerie Néon jusqu'au 4 juillet